Ce concept nous permet de comprendre les idées, les valeurs, les idéaux et émotions qui consolident un récit, ainsi que comment les courants marins de profondeur influencent les courants plus superficiels.
Cet outil nous permet d’observer comment les récits se construisent à partir de fragments (messages, histoires) qui proviennent de sources et de formes variées. En regroupant ces fragments et en regardant la mosaïque dans son ensemble, nous avons une vision beaucoup plus riche de la façon dont ils s'intègrent, et de leur force.
( ou cadrage) Cela nous permet de voir quelles parties d’une histoire sont extraites ou sorties du contexte pour créer, exacerber ou valider des récits. Quand nous prenons conscience de son existence, nous pouvons rompre le cadre pour avoir une vue d’ensemble.
Essaie de ne pas penser à un “éléphant". L'évocation d’un concept apparaît dès que nous écoutons un mot. Cette visualisation dépendra de notre “contexte”. Souvent, il n’est pas nécessaire que les récits s’expriment de façon littérale, puisqu’ils sous tendent des concepts qui, dès qu’ils sont évoqués, nous viennent à l’esprit…..
Outil pour identifier les pouvoirs et intérêts sous-jacents à la création, la diffusion ou le renforcement de récits, du plus visible au plus invisible.
TSINANE
Tsinane est ashaninka. Elle est née dans la communauté autochtone de Cutivireni dans la Valle del Rio Ene. La majeure partie de sa famille a été victime des conflits armés pendant la décennie 1990 et ont dû être déplacés. Elle va avoir 23 ans et vient de donner naissance à Ruth
Elle est membre active de la Central Ashaninka del Rio Ene (CARE), dirigeante d’une fédération autochtone. Elle est très préoccupée par la vulnérabilité de son peuple face aux activités liées à l’exploitation environnementale et aux projets miniers qui cherchent à s'implanter sur leurs terres
Tsinane a consacré beaucoup de temps à l'activisme. En tant que dirigeante, elle a de très importantes responsabilités qui mettent sa vie en danger. Elle est en connexion profonde avec la cosmovision de son peuple et de son histoire. Pouvoir transmettre son langage à sa fille et aux plus jeunes de la communauté, leur assurer un futur, sont les choses les plus importantes à ses yeux. Elle est fière de la liberté du peuple ashaninka, elle se sent héritière d’une tradition de guerriers qui défendent leur territoire.
Elle a un lien très fort avec la protection de l’environnement, qu’elle exprime à travers des mythes et légendes et dans les rêves de la Nation Ashaninka pour retrouver la prospérité qui leur a été arrachée par les étrangers durant des siècles.
Mais aujourd’hui, elle fait face à l'exploitation minière et à l'extraction des richesses de ces territoires si chers à ses yeux. Elle écoute certains des gens de sa communauté dire: “les entreprises minières apportent le développement , donnent du travail et de l'argent, comment pourrions- nous nous opposer à cela? Tu es contre le progrès" Ceux qui s'opposent et luttent contre les abus et l'extraction minière ont reçu des menaces de mort.
Les médias nationaux ne nous aident pas:ils montrent les peuples autochtones et les activistes pour l’environnement comme des personnes violentes, qui refusent le progrès, rétrogrades, “ Le chien du jardinier” ( “El perro del hortelano”)
“Pourquoi cela se passe-t-il? Pourquoi ne comprenons-nous pas, enfin, que l’extraction n'est pas synonyme de développement et que ce que nous voulons est préserver le futur de nos enfants? Qui défend nos vies en tant que protectrices de l’environnement? Nos vies ne valent rien pour eux.”
Les formations données par les entreprises aux dirigeants des communautés sur le développement des “sources énergétiques" au Pérou, accompagnées de spots publicitaires, ne donnent qu’une information partielle sur les ravages des projets miniers
What’s behind all this? Who could we turn to in order to fight back?
Tsinane sait qu’il y a des ouvertures possibles et reconnaît que le Traité de Escazu offre une opportunité de continuer de lutter, car de fait, il la protège ainsi que ses frères et soeurs Ashaninkas des menaces qu’ils reçoivent, et la reconnaîtrait et la protégerait comme défenseuse des peuples et territoires Ashaninkas
“La première chose à faire est de convaincre tous les membres de la communauté car ils ont reçu de fausses informations , ils nous ont fait peur en disant que le traité nous volera nos terres et les donnera à des ONG!
Mais nous avons déjà un plan d’action a CARE, éducation et information, nous allons le mettre en pratique. Plus nous sommes à vouloir ratifier l’accord, moins il pourront nous faire taire. L'accord de Escazu sauve des vies.”
the PDF version here
Español
Inglés
Francés