Lorsqu’il grandit, Roberto se rend compte que peu de personnes savent qu'il n'est pas le seul à être comme ça…et que personne ne parle d’eux. Ils/Elles ne sont pas reconnu(e)s dans leur documents d'identité (ni le nom actuel, ni l'identité sexuelle). A cause de cela, Roberto ne peut avoir un travail formel.On lui répond toujours de façon négative puisque “ ce que tu dis ne coïncide pas avec ta carte d'identité. Ce n'est pas formel."

“C’est évident que si nous n'existons pas pour les personnes proches, encore moins pour l’Etat…c’est comme si nous n’avions pas de droits. Nous avons, comme tout le monde, besoin de travailler, étudier, vivre dignement, nous avons besoin de droits humains comme tous et toutes”. Ça devient même un motif de moquerie, chaque fois que quelqu’un voit ta carte d'identité

De plus, Roberto a vécu de nombreuses violences sexuelles, on lui dit qu’il guérira a travers ses agressions ou que son identité de genre n'existe pas.

Alors qu’il était sur le point de perdre espoir, Roberto a rencontré un collectif d'hommes trans. “ Nous apportons un appui psychologique face à la violence, nous avons des espaces éducatifs ou nous informons sur la communauté trans, et sommes en contact avec des organisations qui appuient ces initiatives”, lui a expliqué Martino, un jeune homme qui l’a invité à les rejoindre.

“One of the things we do is political advocacy. Knowing our rights is the foundation for demanding those rights are respected; to know who takes decisions and succeed in establishing alliances to change laws; for people to also support us out in the streets: that’s how we can leave a legacy which protects the entire community, for nobody else to be denied their rights.”

Roberto est très ému, cela fait quelques mois qu'il a intégré le collectif et il ne s’était jamais senti aussi bien. Malgré les difficultés, avoir un espace où il est compris et où il peut lutter pour une société meilleure lui a permis de sortir de la tristesse et l’a sauvé de la dépression. "Aujourd'hui, nous irons tous ensemble à la marche des fiertés. C’est ma première marche”

Roberto a vu beaucoup de marques se joindre à cette journée si importante mais il ne se souvient pas avoir vu d'événements à d'autres moments de l'année où l’on visibilisait les personnes LGBTQI+. Au contraire, certaines personnes de la communauté ont été licenciées ou discriminées. C’est comme si nous n'avions de la valeur à leurs yeux uniquement quand ils peuvent nous vendre quelque chose.

Roberto a commencé à se sentir découragé. Marino s’approche heureux et lui raconte “Roberto, je viens de parler à une députée du parti progressiste, elle participe à la marche , elle connaît nos problèmes, elle a vu notre logo. J’ai réussi à avoir un rendez-vous et nous nous réunirons la semaine prochaine, Allez! Nous pourrons discuter de la Loi d'Identité des Genres et de toutes les choses que nous voulons faire! Nous avons bien fait de venir à la marche avec notre banderole!

“Pour nos droits, nous allons continuer à nous battre, et pour continuer à nous battre, nous avons besoin que vous nous connaissiez, que vous sachiez que nous existons, qu’il y a encore beaucoup à faire”.